Définitions


Qu'est ce que l'intelligence ?

Actuellement il n'y a aucune définition scientifique de ce qu'est l'intelligence.

L'intelligence est un concept, qui, de manière globale, recouvre la faculté d'assimiler les données d'une situation, créer des liens entre ces différentes données, les combiner et les moduler pour avoir des réponses adéquates, afin de répondre à un besoin ou une donnée nouvelle; réaliser ses fins propres en inventant des solutions avec une capacité de vérification.

Cela combine pure logique et imagination.

Il n'existe pas une mais des intelligences, dans différents domaines: logique, pratique, social, artistique, créatif, émotionnel, introspectif, etc. , à des niveaux différents.





Histoire de la mesure de l'intelligence

L'intelligence commence à être mesurée au début du XX° siècle. En France notamment, Jules Ferry institue la scolarisation obligatoire. Le ministère de l'Instruction Publique souhaite le dépistage de la déficience intellectuelle et de la "débilité" (sic) chez les enfants d'âge scolaire , par des méthodes objectives. C'est Alfred Binet qui crée cet instrument de dépistage qui sera la première échelle de mesure de l'intellligence .

Le premier test est utilisé en 1905, faisant référence à la terminologie psychiatrique du XIX° siècle : arriération, débilité, idiotie et à des normes statistiques. Sur trente questions, l' "idiot" réussit les six premières, l'"imbécile" atteint la douxième et ainsi de suite.

La même année, Pierre Janet démontre que l'émotion a une influence considérable sur l'efficience intellectuelle : elle fait chuter le niveau mental ou au contraire le stimule. L'inhibition intellectuelle, produite par l'anxiété ou l'angoisse de l'échec, empêche le sujet d'utiliser ses ressources intellectuelles.

En 1908, une nouvelle version de cette échelle constituera un progrès significatif, en incluant la notion d'âge mental. Le principe étant de regrouper les questions du test par niveau d'âge et d'obtenir ainsi un classement des enfants testés par rapport aux résultats d'un groupe d'enfants "normaux" d'un âge donné.

Un paradoxe existe cependant dans cette échelle métrique. Binet voulait évaluer l'aptitude à acquérir des connaissances, alors que son test comporte des items faisant appel à des acquis.

René Zazzo révisera ce test en 1966 : il deviendra le NEMI.





Le QI

Le test de Binet-Simon côtait ses résultats en termes d'AGE MENTAL. Stern introduit la cotation en Quotient Intellectuel ou QI. C'est le rapport de l'âge mental sur l'âge réel, multiplié par 100. Le QI moyen d'une classe d'âge est donc par définition de 100.

Le test américain de Terman-Merrill (1937) est la nouvelle révision du Binet-Simon avec le calcul de Stern. Mais, ce mode de calcul n'obtient pas une bonne homogénéïté entre les classes d'âge. La cotation rend compte de la vitesse de développement de l'enfant et non de son intelligence réelle.




Test de WECHSLER

Les critiques concernant le test de Terman-Merrill conduisent l'Américain David WECHSLER, chef de clinique à l'hôpital Bellevue de New-York, à mettre au point, en 1939, une autre échelle de mesure de l'intelligence. Wechsler abandonne la notion d'âge mental au profit d'une méthode statistique.

Il classe les résultats du sujet à un rang donné par rapport aux résultats de la population globale du même âge. Cette échelle comporte un matériel adapté cette fois-ci aux adultes et emploie un étalonnage en écarts réduits spécifiques à chaque tranche d'âge.
Le QI de Wechsler dégage un profil dans le groupe d'âge et non une vitesse de développement. La représentation graphique d'une population testée donne une courbe en cloche, dite courbe de type Gauss, correspondant à une loi statistique normale de moyenne 100 et d'écart type de 15.
Le test se compose de deux échelles, l'une dite "verbale", la deuxième dite de "performance".




Les échelles

L'échelle de Wechsler se compose d'une série de trois tests, adaptés à l'âge du sujet :

1) L'échelle WPPSI-R concerne la période préscolaire et primaire. Elle s'adresse à des enfants de 3 à 6 ans et 11 mois. Elle comprend 10 épreuves, 5 pour le QI verbal et 5 pour le QI performance.

2) L'échelle WISC III est la forme scolaire et s'adresse aux jeunes de 6 à 16 ans et 11 mois. En plus des 10 épreuves elle contient 3 épreuves optionnelles.

3) L'échelle WAIS III s'adresse aux adultes de 16 à 89 ans. Elle comprend 11 épreuves : 6 verbales et 5 de performance. Et 3 épreuves optionnelles qui entrent dans le calcul des indices de compréhension verbale, d'organisation perceptive, de la mémoire et de la vitesse de travail. Elles ne sont pas obligatoires à la passation du test, mais peuvent donner des informations subtiles sur le fonctionnement cognitif du sujet testé.

Dans l'échelle "verbale" les subtests (ou items) sont: "information, compréhension, mémoire des chiffres, similitudes, raisonnement arithmétique et vocabulaire". Cette échelle détermine le QIV ou "Quotient Intellectuel Verbal", l'efficience intellectuelle générale.

Dans l'échelle "performance" les subtests (ou items) sont: "classement et complément d'images, cubes, assemblage d'objets, code". Cette échelle détermine le QIP ou "Quotient Intellectuel Performance", l'efficience pratique, logique, spatio-temporelle.

Le QIV et le QIP donnent le QIG "Quotient Intellectuel Global" ou QIT "Quotient Intellectuel Total".

Si, cependant, il existe un écart de plus de 15 points entre le QIV et le QIP, le calcul du QI total n'a pas de valeur d'évaluation, sachant que le QI verbal reflète beaucoup plus les aptitudes et, que le QI performance reflète la mise en oeuvre des aptitudes de départ.

Quand l'écart entre le résultat du QIV et le résultat du QIP n'est pas important, on parle de "Profil homogène" c'est-à-dire que la personne arrive à mettre en oeuvre ses aptitudes.
Dans le cas contraire, on parlera de "distorsion" (disynchronie: dixit J.C. Terassier) et on se focalisera sur le QIV. On saura que la personne a des problèmes de mise en oeuvre de son potentiel sans en connaître les raisons; mais les indications données permettront d'affiner la recherche des difficultés et proposer une prise en charge adaptée.




Quelques chiffres

De nos jours, les échelles de WECHSLER sont majoritairement utilisées, validées dans la plupart des pays et adaptées aux références culturelles de chaque pays dans lequel elles sont utilisées.

En France, seules les échelles de WECHSLER et le K-ABC sont scientifiquement reconnues et validées.
Ces échelles sont régulièrement révisées afin de les adapter à l'évolution des connaissances. Le minimum mesurable avec ces échelles est de 40, le maximum de 160. Il est important de rappeler qu'au départ les tests d'efficience ont été créés pour mesurer la déficience intellectuelle, située à 70, pour pouvoir la prendre en charge.

QI Inférieur à 70 70 à 85 85 à 100 100 à 115 115 à 130 Supérieur à 130
% de la population 2,5 % 13,6 % 34,15 % 34,15 % 13,6 % 2,5 %

Le QI n'est pas une mesure absolue de l'intelligence. C'est un instrument statistique qui ne peut en aucun cas refléter en entier la personnalité du sujet testé : celle-ci dépend aussi de sa propre histoire, de ses méthodes de réactions individuelles et de sa complexité humaine.

Une nouvelle approche sera définie.


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